Volume 14, No. 4 
October 2010

 
  Freeda Wilson


 
 

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Un modèle de traduction basé sur les proverbes et leurs métaphores :

Une position cognitive descriptive

Freeda C. Wilson
Okanagan College, Kelowna, BC

 

 

Traduit de l'anglais par l'auteur.
 

Résumé
Cet article dévoile un modèle de la traduction. Les proverbes exposent une source importante et fiable de recueil—le corpus, dans ce cas particulier, du français à l'anglais—de traductions reconnues des métaphores. Les proverbes et leurs métaphores constituent un indice de composants inhérents qui comprennent, mais qui ne sont pas limités au message, aux sens, aux connotations et à la structure syntactique, ainsi qu'à l'information provenant de sources telles que le texte ou la connaissance personnelle d'un individu. Ces composants sont des éléments essentiels de traduction et sont interdépendants. Cependant, le degré du rôle de chaque élément qui constitue le processus global de la traduction varie. Alors, un modèle de traduction doit être flexible pour accommoder ses variances, une tâche accomplie par ce modèle par des stratégies de mappage cognitif et le point de vue que la traduction comprend le comment et le quoi de l'occurrence.

Abstract
This paper demonstrates that representation of translation by way of a model is possible. As a corpus, proverbs offer a vast and reliable source of previously translated metaphors, in this case, French to English. Proverbs and their metaphors constitute a sign with inherent components that include, but are not limited to, message, meaning(s), connotations, and syntactic structure, as well as information derived from sources such as the text or an individual's personal knowledge. Such components are essential and interdependent elements of translation. However, the extent of the role of each of the components that constitute the overall process of translation varies. In other words, the makeup of each proverb and its metaphor varies. Thus, a translation model must be flexible in order to accommodate these variances, a task accomplished by this model through cognitive mapping strategies and the view that translation involves both how it occurs and what occurs.

Mots-clés : traduction, proverbe, métaphore, linguistique, mappage, conceptuel, attribut, relationnel, modèle, cognitif



Introduction

ans cette traduction de « A Model of translation based on proverbs and their metaphors : a cognitive descriptive approach » (Wilson, LACUS 2009, publication en attente), je propose qu'un modèle de traduction soit possible, et j'introduis ce modèle sous une forme que j'ai dérivée d'une analyse d'un corpus de la traduction de proverbes et de leurs métaphores du français à l'anglais (Wilson 2009 passim). Les proverbes et leurs métaphores servent d'un excellent corpus pour puiser dans les bases de traduction pour fin d'analyse, et subséquemment pour formuler un modèle de traduction, pour plusieurs raisons. L'avantage principal est qu'il existe déjà une quantité considérable de traductions acceptées de proverbes entre les deux langues, ce qui élimine toute question de validité sur les exemples spécifiques de traduction. Une deuxième raison également importante est que les proverbes comprennent généralement des métaphores, et donc, produisent une masse de traductions acceptées culturellement des métaphores. De plus, parce qu'ils sont largement imprégnés culturellement, les proverbes dévoilent une évocation conceptuelle, exprimant le raisonnement des locuteurs d'un langage. Cette évocation est réciproque car elle devient un outil pour la traduction de textes qui n'auraient pas été traduits précédemment.

Les proverbes et leurs métaphores servent d'un excellent corpus pour puiser dans les bases de traduction pour fin d'analyse.
Dans cette recherche, le modèle de traduction (en référence comme le modèle Wilson) puise dans des aspects spécifiques de conceptualisation des principaux composants du concept (le signe) que le traducteur doit aborder : le message, la définition, le contexte, les connotations et la structure linguistique, autant bien que certains processus de mappage et comportements cognitifs. Le processus de la traduction, tel que présenté par ce modèle, traite simultanément l'intégralité des signes. Pour ce document, c'est le proverbe dans sa forme de compréhension avec la sommation de ses parties. En d'autres mots, le proverbe n'est pas simplement un objet complet, ni une série de composants, mais simultanément, il représente les deux. En supportant cette vue, le modèle dévoile comment la traduction se produit et quoi se produit et, avec des points de vue multidisciplinaires, dérive de la culmination d'un examen critique des théories les plus contemporaines et les plus attribuables ; principalement des sciences cognitives, des traductions, des sémiotiques et des comparatives linguistiques (Wilson 2009 passim).

Composants du modèle

Pour commencer, le modèle de Wilson se base sur un concept fondamental de traduction, ainsi bien que de points de vue spécifiques sur le message et le sens. La prémisse de base qui soutient la traduction est qu'au moment de sa traduction, le traducteur subit une série de comportements cognitifs (analyser, interpréter, reformuler) dans lequel un proverbe—le message—transite de la langue source à la langue cible, tel que manifesté dans Schéma I. Le message est, tout au moins, constitué du concept et son véhicule, et existe du point de vue du signe tel qu'énoncé par Saussure (1983/1915), traduisible par des règles et des processus du modèle de traduction de Holmes (1988:83). De cette façon, les proverbes sont traités comme signes dans cet article —- un concept total dans les idées, compris d'un signe (le véhicule de Richards 100 ; l'unité lexicologique [linguistique] de Vinay et Darbelnet 37) et d'un signifié, le concept porteur ou libéré par le signe.

Schéma I. Le concept fondamental de traduction

Le signifiant du proverbe existe en deux entités, le sens linguistique et la structure linguistique, en termes de dualité qu'Eugene Nida précise dans sa représentation du sens linguistique.

Linguistic meaning must be carefully distinguished from other types of meaning, for the linguistic signification of a form does not refer to anything outside of the language itself, as does referential or emotive meaning, but rather to the meaningful relationships which exist within the language. On the other hand, linguistic meaning is similar to referential and emotive meanings, for all types of meaning are derived essentially from the signaling of a relationship. (Nida 1964:57)

[Le sens linguistique doit minutieusement se distinguer des autres espèces de sens, car le sens linguistique d'une forme ne se réfère à rien hors du langage lui-même, tel que le sens référentiel ou émotif, mais plutôt à d'autres rapports significatifs qui existent intra-langage. D'un autre coté, le sens linguistique est similaire aux sens référentiels ou émotifs car tous les types de sens dérivent essentiellement du signalement d'un rapport.]

Par exemple, « beggars can't be choosers » comprend une structure linguistique de nom, verbe et négation, chacun de ces éléments ayant un rôle et une définition propre à lui même, et ensemble ils produisent un élément physique pour le message. Cependant, ce proverbe a aussi une définition linguistique—- beggars cannot be choosers (les personnes qui mendient n'ont pas de choix)—-—qui fonctionne comme une des définitions du message. La structure linguistique joue un rôle linguistique et fournit un outil linguistique pour le message alors que la définition linguistique contribue au sens du message. Parce que chaque message comprend la définition linguistique de même que la structure linguistique, le traducteur doit considérer les deux en traduisant le message de la source langagière à la cible langagière.

De plus, le sens linguistique n'est pas le seul sens qui contribue au signe. Roland Barthes fait plusieurs réclames concernant l'interprétation d'un texte dans ce qui suit. Son argument principal, qui sert d'élément intégral de cette thèse, supporte le modèle de Wilson qu'un texte contient des composants multiples (pluralité) et n'est pas distinguable simplement d'un concept singulier, comme la définition. Il présume qu'aucun composant peut l'emporter sur la globalité du groupe de composants, non plus que le texte dans sa globalité, ni les composants en un groupe.

Interpréter un texte, ce n'est pas lui donner un sens (plus or moins fondé, plus ou moins libre), c'est au contraire apprécier de quel pluriel il est fait ... ce texte est une galaxie de signifiants, non une structure de signifiés; il n'a pas de commencement ; il est réversible ; on y accède par plusieurs entrées dont aucune ne peut être à coup sûr déclarée principale ; les codes qu'il mobilise se profilent à perte de vue ... les systèmes de sens peuvent s'emparer, mais leur nombre n'est jamais clos, ayant pour mesure l'infini du langage ... il faut à la fois dégager le texte de son extérieur et de sa totalité. Tout ceci revient à dire que pour le texte pluriel, il ne peut y avoir de structure narrative, de grammaire ou de logique du récit ; si donc les uns et les autres se laissent parfois approcher, c'est dans la mesure (en donnant à cette expression sa pleine valeur quantitative) où l'on a affaire à des textes incomplètement pluriels, des textes dont le pluriel est plus ou moins parcimonieux. (Barthes 11-12)

De la même manière que le traducteur considère le sens linguistique et la structure linguistique, il doit également s'assurer que la pluralité du texte est maintenue ; particulièrement, pour tous les sens de certains signes. Examiner le proverbe « you can't be in two places at once (on ne peut pas être en deux places à la fois) ». Plusieurs sens sont évidents : on doit faire un choix, être dans une place implique qu'on ne peut pas être ailleurs, et vous voulez les deux options, comprises dans le sens linguistique (you cannot be in two places at once). Tous ces sens sont relatifs à la traduction du proverbe. D'autres facteurs affectent ces définitions et, à tour, contribuent à l'indice également ; facteurs tels que contexte et connotation. Autrement dit, un texte comprend plus d'entités que le message et les sens, or chaque entité ne peut pas exister isolée des autres et doit être entretenue pour le texte dans la langue cible.

Avec des concepts fixés de traduction, message, et sens en place, les autres composants relatifs du modèle de Wilson, spécifiquement les connotations et le contexte, prennent leurs positions. Les valeurs connotatives sont celles qui reflètent les facteurs humains. Parce que les proverbes comptent sur les valeurs axiologiques, les connotations sont des éléments prédominants dans la traduction de proverbes ; donc, le modèle traite la connotation comme un des composants importants de la traduction, un aspect qui doit être traité séparément, même si les connotations seraient normalement considérées comme contexte.

Le statut de connotation repose sur la nature particulière du signifié, à savoir :

l'appartenance à tel niveau de langue ou type de discours;

la valeur affective;

la valeur axiologique;

l'image associée;

Certaines valeurs sémantiques additionnelles apparaissant à la faveur de mécanismes associatifs divers (effets de la polysémie, des collocations, de l'allusion, etc.) (Kerbrat-Orecchioni 70)

Les connotations varient dans leur genres et leur intensité et, d'après Kerbrat-Orecchioni, résident en les attributs du signifié spécifique. Elles sont destinées en fonction de niveaux et types de discours, tel que l'argot (ouais) versus le langage soutenu (Oui Monsieur). Telles distinctions transmettent des valeurs humaines telles que le respect ou l'autorité, ou inversement, leurs absences. Les valeurs affectives transmettent l'émotion, telle que la déception ou la colère. Comparons la différence entre les nouvelles l'ont chagriné, les nouvelles l'ont ravagé, et les nouvelles lui sont parvenues. Chacun de ces messages communique que quelqu'un a reçu des nouvelles mais la diversité du choix de mots communique les émotions différentes, même l'absence d'émotion tel qu'avec le verbe neutre reçu, aussi bien que divers niveaux d'intensité, tel que chagriné versus ravagé. Similairement, les valeurs axiologiques, ou jugements de valeur, telles que bon, mauvais, etc., expriment le système de valeurs de son auteur. Les connotations amplifient le sens linguistique ; mais, plusieurs facteurs affectent les connotations d'une unité linguistique, telle que la culture et les autres compétences humaines, c'est-à-dire la logique et la créativité et ces aspects, à leur tour, affectent la constitution du proverbe et sa métaphore. Un facteur clef pour comprendre un proverbe et enfin de compte sa traduction, réside dans la compréhension de l'équilibre qui existe parmi et à l'intérieur des proverbes individuels concernant les connotations, ainsi que les autres composants du message. Les connotations relient généralement à partir de la source langagière directement à la cible langagière. Alors, par exemple, une connotation comme envie dans la source langagière se révélerait comme envie dans la cible langagière [envie (français), greed (anglais)].

Les connotations sont vraiment un type de contexte, puisque le concept de contexte le plus compréhensif les considère comme facteurs psychologiques.

The set of premises used in interpreting an utterance (apart from the premise that the utterance in question has been produced) constitutes what is generally known as the context. A context is a psychological construct, a subset of the hearer's assumptions about the world. It is these assumptions, of course, rather than the actual state of the world, that affect the interpretation of an utterance. A context in this sense is not limited to information about the immediate physical environment or the immediately preceding utterances: expectations about the future, scientific hypotheses or religious beliefs, anecdotal memories, general cultural assumptions, beliefs about the mental state of the speaker, may all play a role in interpretation. (Sperber and Wilson 1986:15-16)

[L'ensemble de prémisses qui servent à interpréter une énonciation (à part la prémisse que l'énonciation en question a été exprimée) constitue ce qui est généralement connu comme le contexte. Un contexte est une construction psychologique, un sous-ensemble des hypothèses de l'auditeur concernant le monde. Ce sont ces suppositions, bien entendu, plutôt que l'état actuel du monde, qui affectent l'interprétation de l'énonciation. Un contexte dans ce sens n'est pas limité à l'information concernant l'environnement physique immédiat ou les énonciations précédant immédiatement : prévisions du futur, hypothèses scientifiques ou croyances religieuses, mémoires anecdotiques, assomptions, culturelles générales, convictions de l'état mental de l'interlocuteur, peuvent tous jouer un rôle d'interprétation.]

Alors, tous les facteurs qui affectent l'esprit humain concernant la conceptualisation d'un proverbe constitue son contexte, et ceux-ci inclus, en accord avec cette définition, les connotations. En plus des connotations, la logique, le sens linguistique et la situation (de la structure linguistique et du texte) sont des genres de contexte des métaphores du proverbe qui ont tendance à être dominants. Par exemple, le message de « a bird in the hand is worth two in the bush » repose sur un contexte qui reflète la logique humaine—i.e. la valeur de deux contre la valeur d'un, et aussi qu'un seul acquis est meilleur que deux possibilités. La situation évidente dans la structure linguistique est qu'un seul acquis est mieux que deux perdus. Cependant, un texte typique du français de ce message mettrait peu probable au point des oiseaux mais devrait plutôt exprimer une situation ou un résultat garanti ; essentiellement, un résultat par rapport à de multiple possibilités de résultats qui risquent de ne pas se concrétiser ; donc, elle constitue une analogie d'une situation linguistique. Par ici, le concept de la situation comme contexte est important pour la traduction de proverbes, particulièrement à cause de leurs natures analogues.

Pour récapituler, l'acte de traduction est un processus dans lequel un texte source devient un texte cible et fondamental pour le processus entier est que la traduction est une activité cognitive qui comprend des processus multiples qui sont séquentiels, simultanés et interdépendants. Ces composants et processus varient dans leurs existences et leurs intensités d'un signe à l'autre, et d'une situation de traduction à une autre. Quand un texte source traverse de la série de processus qui transfère le signe et ses composants vers la langue cible, le but de la traduction est de préserver autant de composants que possibles, correspondant à Schéma I. Ces composants —- le message, le(s) sens, les connotations, le contexte et la structure linguistique —- sont mappés d'une langue à l'autre. Le but ultime d'une traduction est l'équivalence, un événement qui se produit quand il y a autant de composants possibles qui correspondent entre les deux langues.

Schéma II. Les comportements cognitifs


Comportement cognitif—le comment

La traduction est un acte en doublage où les composants et les mécanismes (le mappage) forment un aspect différent, mais simultané, du modèle de traduction à part du comportement du traducteur. Essentiellement, comment la traduction se produit par les comportements cognitifs (cumulatifs) du traducteur et quoi vient de la transition du signe et ses composants de la langue source vers la langue cible. Le modèle de traduction de Wilson prend en compte le quoi qui provient des comportements cognitifs de Wolfram Wilss' (1994 passim), car ils présentent le portrait le plus précis de cet aspect de processus de traduction pour un modèle de traduction. Le modèle de Wilson représente la sommation de comportements du traducteur comme « analyse, interprétation, reformulation » en supposant qu'ils existent dans les mêmes termes décrits par Schéma II et supposant qu'ils existent à tous les niveaux du modèle. Ce groupe de comportements n'est pas exhaustif et comme tel, constitue un groupe flexible qui dépendent du traducteur, du matériel de traduction et de la situation de la traduction ; i.e. quel est l'objectif, quel est le lecteur cible, etc.

Au minimum, la traduction implique des fonctions cognitives telles que les résolutions de problèmes et les prises de décisions. Des compétences linguistiques en deux langues ne sont pas suffisantes, car la traduction est une fonction cognitive complexe qui s'étang au-delà des compétences linguistiques. Donc, toutes les approches pour produire ou analyser un processus de traduction, tel que le modèle de Wilson, doit percevoir la traduction comme telle.

If we decide to describe and explain translation processes by means of a cognitive framework of representation and legitimating, this has meaning only if we are prepared to investigate these processes in accordance with operational concepts. Such concepts are action, behavior, problem solving, decision-making, creativity, intuition, and the strategies, methods, techniques, and routines of translation. (Wilss 1990:21)

[Si nous procédons à décrire et expliquer le processus de traduction selon les référents cognitifs de représentation et légitimation, ceci a une compréhension seulement si nous sommes prêts à exploiter ces processus en conformité avec les concepts opérationnels. Tels concepts sont l'action, le comportement, la résolution de problèmes, la prise de décisions, la créativité, l'intuition, et les stratégies, méthodes, techniques, et routines de traduction.]

Le modèle de traduction de Wilson reconnaît les concepts opérationnels de Wilss dans la gamme de trois tâches générales (analyser, interpréter et reformuler) les considérant ensemble comme un groupe de processus qui se produisent simultanément à la transition structurelle, et imputable à tous les aspects du modèle. Ces tâches peuvent être indépendantes ou co-dépendantes, peuvent se produire simultanément ou successivement, et, peuvent se produire singulièrement ou répétitivement, dépendant sur la nature du texte de traduction et les compétences du traducteur. Tel qu'indiqué dans Schéma II, tous les comportements exécutés par le traducteur aboutissent dans le domaine du concept opérationnel.


Mappage—le quoi

Le modèle de traduction représente le quoi de la traduction par moyen de mappage, dans le sens mathématique, lorsqu'une relation existe entre le texte source et le texte cible, et que cette relation (provenant du mappage) est équivalente. Le signe en entier est mappé (signe/message) ; mais, également mappés sont les sens, les connotations, la structure linguistique et le contexte. Donc, le mappage est un processus alors que les sens, les connotations, la structure linguistique et le contexte sont des composants. Certain mappages se produisent entre les langages, tel que les valeurs connotatives, pendant que d'autres mappages prennent place sous forme de stratégies mappées. Les exemples des stratégies mappées incluent : le mappage relationnel (Gentner and Kurtz, 2005 passim), dans lequel une relation est mappée entre les deux langues, telle que le concept que 2 > 1 ou qu'une action est exclusive d'une autre [exclusive (action1, action2)] ; le mappage d'attribut (Gentner, 1983 passim), dans lesquels les attributs sont mappés, tel que feu (fumée) ou action 1 (évacuer) ; et, le mappage conceptuel (Lakoff and Johnson, 1980 passim), qui reflète la pensée conceptuelle et son organisation, tel que bon est haut ou les idées sont plantes.

Schéma III. Modèle d'un proverbe traduit (reconnu/accepté)


Comme exemple, Schéma III examine le proverbe français « qui ne dit mot consent » pour lequel un équivalent anglais serait généralement « silence gives consent. » Pour que la traduction anglaise soit équivalente, elle doit exprimer autant de composants possibles du proverbe français, incluant :

    1. Message : s'abstenir de donner son opinion implique implicitement donner son consentement.
    2. Sens : ne pas dire un mot est d'être silencieux, d'être silencieux est de ne pas avoir une expression ou une opinion, pas d'expression à l'équivalent de ne pas avoir une défense, pas de défense s'identifie à la culpabilité.
    3. Connotations : connotations affectives—acquiescement, soumission ; connotation axiologique—manque de défense insinue la culpabilité.
    4. Contexte : quelqu'un reste silencieux (structure linguistique), dans le texte nous anticiperions trouver un individu ou groupe qui n'en exprime pas une et la conséquence insinuée serait la culpabilité.
    5. Définition linguistique : qui ne dit mot consent.

    Plusieurs composants de ce proverbe mappent aisément et directement entre les deux langues, tels que les connotations et le contexte textuel. Par contre, d'autres composants, telle que la définition linguistique se fient à la stratégie du mappage afin de transférer de la langue source vers la langue cible. La relation conséquence (action1, action2) communique un concept que la conséquence d'une action est une autre action et c'est une relation qui est mappée du français vers l'anglais, dans ce cas, comme la conséquence de ne pas s'exprimer est l'assomption de la culpabilité. Ce mappage transmet le sens linguistique de même que la structure linguistique vers le langage cible, alors que les attributs qui sont mappés du français vers l'anglais : action (ne pas s'exprimer) et action (consentir) contribuent également au sens linguistique et à la structure linguistique au langage cible. Les composants restants, le message et d'autres sens pertinents, aussi bien que les connotations et le contexte textuel, sont simultanément mappés directement vers le langage cible.


    Linguistique (stylistique) comparée

    Enfin, toute explication du modèle de Wilson n'est pas complète sans adresser le rôle de linguistique (stylistique) comparée. Lui-même une forme de mappage—le mappage de la structure d'une langue vers une autre—la structure linguistique, où véhicule, du message fonctionne dans le modèle principalement à partir de perspectives de comparaisons linguistiques. La démarche de Vinay et Darbelnet de la traduction du français vers l'anglais provient d'un concept de degrés divers d'expressions (197:45) auquel ils appliquent des procédures (1977.55) afin de réconcilier les différences entre le français et l'anglais avec emphase sur le lexique et la syntaxe. Ils catégorisent sept procédures spécifiques pour identifier les différences structurelles qui facilitent la traduction : l'emprunt, le calque, la traduction littérale, la transposition, la modulation, l'équivalence and l'adaptation (1995:55). Vinay and Darbelnet différencient la traduction directe (emprunt, calques et traduction littérale) et la traduction oblique (transposition, modulation, équivalence et adaptation) afin de distinguer les traductions qui semblent être mot-à-mot à comparer à celles qui ne le sont pas. Ayant fait cette distinction, ils sont donc capables de traiter le lexique et les aspects lexiques et syntactiques de la traduction à partir de cette perspective pour chacune de ces deux catégories. Les sept procédures expliquées par Vinay et Darbelnet ne sont pas nécessairement appliquées en isolement de chacune, et comme processus cognitifs, elles opèrent concurremment et consécutivement, lorsqu'elles sont analysées, interprétées et reformulées de la même manière que les autres processus qui font partie du modèle de traduction. Le modèle de traduction de Wilson repose sur les concepts de Vinay et Darbelnet pour traiter les situations de traduction qui existent au niveau de structures linguistiques. Telle œuvre n'est pas aisément disponible pour autres combinaisons de langues, mais ceci ne décourage Wilson d'incorporer la linguistique comparée comme processus actif dans le modèle. De plus, la linguistique comparée comme fonction du modèle compte fortement sur les connaissances et l'expérience du traducteur, spécialement dans les cas où les recherches du type Vinay et Darbelnet ne sont pas commodément disponibles comme référence.


    La traduction d'un proverbe

    Etant donné les histoires des langues francaise et anglaise, plusieurs proverbes ont leurs traductions acceptées. Un des rôles du traducteur est de reconnaître quand un nouveau proverbe est nécessaire et acceptable dans la langue cible. Si, par exemple, le traducteur crée un proverbe pour une situation dans laquelle il existe déjà un proverbe habituellement accepté, le lecteur du texte resultant ressentira qu'il y a quelque chose d'étrange. Alors le traducteur doit non seulement savoir qu'il existe des equivalents mais aussi avoir la compétence d'en créer si nécessaire. Donc, la preuve du modèle de Wilson est comment le modèle s'applique à un proverbe sans traduction antérieure, tel qu'au Schéma V.

    Une recherche exhaustive révèle qu'il n'y a pas d'équivalent en anglais pour le proverbe français suivant.

    1. Proverbe : L'honneur fleurit sur la fosse. Traduction litérale : Honor blossoms on the grave.
    2. Message : La vraie reconnaissance ne se produit qu'après la mort. (True recognition occurs only after death.)
      Du point de vue de mappage, ce proverbe se révèle un exemple parfait. L'indice métamorphose « fleurit » est évident et a un équivalent en anglais (blossom). Bien que le domaine sémantique englobe to flower et to blossom, c'est la définition to grow ou to prosper qui doit être maintenue, comme dans blossom. Le mappage de « l'honneur fleurit sur la fosse » se révèle que toutes les trois stratégies de mappage fonctionnent pour ce proverbe 

    1. le mappage relationnel : blossom (honor, grave)
    2. le mappage d'attribut : honor, grave
    3. le mappage conceptuel : PEOPLE ARE PLANTS—flower/blossom ; CONTAINER—the grave is a container ; GOOD IS UP—honor is above (higher than) the person ; GESTALT—structure globale : honor isn't separate from the person, as it resides at the gravesite with the person.

    Si on considère les similarités entre les cultures françaises et anglaises concernant les traditions associées aux cérémonies de décès, i.e. le cimetière, les fleurs sur la tombe, etc., un équivalent anglais qui exprime le plus, si non tous, du mappage retrouvé dans le proverbe français devrait être concevable. Le mappage conceptuel qui est évident dans le proverbe de source est aussi représentatif de la langue anglaise tel que décrit par Lakoff and Johnson (1980 passim), ce qui soutient une vraisemblance, avec aussi la possibilité que plusieurs configurations définies dans la théorie conceptuelle s'appliquent à la langue française. Conséquemment, on anticiperait de voir un proverbe similaire en anglais en terme de définition linguistique, spécialement si les autres composants du modèle, tel que le contexte, sont mappés convenablement.

    Ce proverbe français exprime un contexte dans lequel il y a un souci concernant la reconnaissance pour une action, avec l'implication globale que l'honneur et la reconnaissance ne sont pas des facteurs de motivation pour les actions de quelqu'un. La décoration posthume est une pratique reconnue dans les deux cultures donc une analogie basée sur cette pratique est logique dans la langue cible. Ainsi, une possibilité existe qu'une traduction littérale servira comme un équivalent dans ce cas, comme « honor flowers on the grave. » Cette alternative mappe directement le contexte et les connotations de l'humilité et la bienveillance. L'analyse révèle que les sens multiples du proverbe source peuvent être représentées dans la traduction anglaise « honor flowers on the grave. »

    Donc,

    • honor blossomes on the grave (définition littérale)
    • recognition comes after death (décoration après la mort)
    • flowers blossom in soil (fleurs fleurissent dans le sol)
    • flowers are put on graves (fleurs déposées sur les tombes)
    • honorable (comportement ne commande pas la reconnaissance immédiate
    • honor is born on the grave (une fleur est une naissance)

    A ce point, la plupart des critères du modèle sont satisfaits mais, un examen d'un dernier aspect du modèle, la linguistique (stylistique) comparée, offre un moyen pour s'assurer que la traduction anglaise satisfait largement le lecteur anglais.

    En ce qui concerne le choix de mots, le mot honor non seulement exprime le concept de reconnaissance, mais aussi celui de vertu, dans les deux langues, adéquatement. A l'inverse, to blossom pose un problème. Fleurir peut définir to blossom ; mais l'emploi du mot blossom est spécifique aux fleurs (plantes) et pas pour les humains. En français, métaphoriquement, on doit accompagner avec le verbe s'épanouir (to open out or to light up). S'épanouir n'exprime pas la même image. Donc, en français il y a deux mots pour les deux concepts et en anglais le même mot exprime les deux concepts. En anglais, même si flower et blossom expriment des concepts similaires et sont aussi employés métaphoriquement, blossom est un meilleur choix à cause de ses connotations supplémentaires de printemps et naissance, bien que le concept implicite d'un événement singulier d'un épanouissement individuel soit comparé au concept de floraison qui peut être singulier, perpétuel ou itératif. Le but de ce modèle dans ce cas est de renforcer le concept implicite que l'honneur est né sur la tombe.

    Finalement, les différences structurelles entre les deux langues sont d'importance secondaire, car le modèle de traduction n'est ni mal coordonné ni indistinct. Cependant il y a deux possibilités de changements de structure :

    1. It's on the grave that honor blossoms.
      prévalence de 'it's' - Transposition du sujet qui se produit fréquemment en anglais.
    2. Honor only blossoms on the grave.
      Préférence anglaise d'être plus spécifique, indiquant que l'honneur ne peut exister avant la tombe.


Conclusion

Le modèle de Wilson n'aborde pas toute question concernant la traduction. Par exemple, comment est-ce que le cerveau peut réaliser le mappage de composants, sous quelle forme est-ce que les composants existent, etc. Le fonctionnement du cerveau est une science en développement perpétuel. Toutefois, le modèle représente un pas dans la bonne direction pour mieux comprendre certains domaines du langage tels que la traduction, l'apprentissage des langues, les études culturelles, le traitement automatique des langues, et plus.

Malgré la complexité, la compétence et la connaissance du model de Wilson, la compétence et la connaissance de la part du traducteur sont toujours nécessaires. Donc, des informations spécifiques, par exemple que la définition de « kick the bucket » est un message similaire à l'infinitif to die doit être connu ou disponible au traducteur, car les définitions et messages sont établis en culture. Essentiellement, les aspects tels que connotations ou contexte ne sont pas toujours aisément dérivés du texte source, et demandent de plus amples recherches de la part du traducteur. Aux certains moments de la traduction, le modèle indique un besoin pour certaines informations et ceci est le signal pour la contribution propre du traducteur. Le résultat, c'est la flexibilité nécessaire pour permettre les traductions originales, telle que cet exemple et l'exemple additionnel en forme du modèle de Schéma V.

Schéma V. Modèle d'une traduction (originale)

Par conséquent, ce modèle de traduction sert comme représentation de l'acte de traduction. C'est un point de référence pour les traducteurs, pour assister à évaluer les traductions qui existaient déjà et à introduire des traductions nouvelles ou précédemment non existantes, et c'est une explication du processus de traduction, mais cependant ce n'est pas un remplacement de connaissances ou compétences du traducteur.


Œuvres citées

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Appendice